Dans les années 1980, Détroit était un lieu de vie instable, mais au-dessus de la mêlée se trouvait un refuge : la cuisine cantonaise de Chung, où chacun – du premier maire noir de la ville aux drag queens locales, d’une grande star hollywoodienne aux couples juifs âgés – pouvait s’asseoir pour déguster un repas chaud et fait maison. C’est ici, sous un auvent rouge vif et entouré de sa famille multigénérationnelle, que le cinéaste et militant Curtis Chin a grandi ; où il a appris à assumer son identité d’ABC (de Chinois né aux États-Unis) gay; où il a traversé les malheurs croissants de la ville divisée ; et où, entre des portions de poulet désossé aux amandes, de porc aigre-doux et quelques-unes de ses propres créations culinaires moins savoureuses, il a réalisé tout ce qu’il avait à offrir au monde, à sa famille bien-aimée et à lui-même.

Nineteen eighties Detroit was a volatile place to live, but above the fray stood a safe haven: Chung’s Cantonese Cuisine, where anyone—from the city’s first Black mayor to the local drag queens, from a big-time Hollywood star to elderly Jewish couples—could sit down for a warm, home-cooked meal. Here was where, beneath a bright-red awning and surrounded by his multigenerational family, filmmaker and activist Curtis Chin came of age; where he learned to embrace his identity as a gay ABC, or American-born Chinese; where he navigated the divided city’s spiraling misfortunes; and where—between helpings of almond boneless chicken, sweet-and-sour pork, and some of his own, less-savory culinary concoctions—he realized just how much he had to offer to the world, to his beloved family, and to himself.